En mémoire de la Mémoire.
NB : Tout ce qui va suivre ressemble à un fatras d'évidences, mais dans le cadre d'une exploration lente, il convient de prendre son temps.
La mémoire permet la perception du
temps.
Elle est son empreinte plus ou moins
indélébile.
Elle est la preuve du temps qui passe.
Mémoire et temps sont liés.
Le temps est continu et omniprésent ;
la mémoire est discrète, locale et non infinie.
On pourrait dire ceci : dans cette chute
vers le néant, l'espace et le temps seront pour toujours deux
amants.
Toute forme, toute cicatrice, toute
structure, tout ce qui vibre, absolument tout, contient la marque du
temps ; absolument tout ce qui est perceptible peut devenir mémoire.
Sans entrer dans une discussion
métaphysique où l'espace déformerait le temps, on peut facilement
avancer que le temps s'il ne déforme pas l'espace, en tout cas le
permet.
On peut aussi penser que cette
déformation de l'espace crée le temps ...
Dans tous les cas, la mémoire
correspond la marque d'un état antérieur, accessible par les sens,
la réflexion, et "confrontable" à son propre imaginaire.
Elle est transférable du monde réel
au monde perçu.
On voit nettement trois niveaux de
mémoire :
- la première dite "simple marque
du temps", n'est pas enregistrée dans le cerveau mais reste
enregistrable ; elle correspond à un état de la matière à un
moment donné ; on n'aura jamais accès directement à celui-ci.
- la seconde est ce qui est enregistré
via le complexe perceptif (le mot "sens" est trop
restreint) dans le cerveau.
- la troisième est le flux
d'informations sensibles et recomposées qui va de ce qui a été
enregistré à la conscience.
On peut déjà entrevoir, que des
"perturbations" sur les deuxième et troisième niveaux
entraîneront des difficultés d'adaptation.
On peut aussi imaginer qu'un effet
"éclatant" du premier niveau pourra aussi avoir un impact
significatif.
De même la magnitude des étoiles ne
donne pas directement sa distance, de même l'affect lié à
un événement passé ne donne pas son âge.
Il est nécessaire de se souvenir pour
avoir conscience du passé, mais il faut pouvoir ordonner ce passé,
afin d'imaginer des déformations successives de l'espace qui
correspondent à la réalité.
Cette qualité d'ordonnancement est
essentielle, car elle amène à la compréhension.
Ainsi, bien plus qu'au travers des
sens, la conscience d'un temps ordonnancé, le rend palpable, nous
permet d'être au plus près du réel.
Mais attention ce temps palpable n'est
qu'un outil du cerveau analytique qui aide à la connaissance de
l'univers et à notre adaptabilité. Aussi, l'intensité d'un affect
trop fort peut brouiller cette qualité.
Le temps nous permet de coller au réel
car il en est une des composantes sensibles.
La mémoire est le passé.
Impact sur le cerveau :
Si le temps laisse une empreinte dans
l'espace, cette empreinte se retrouve dans le cerveau sous forme de
mémoire ;
La mémoire est une structure mentale,
plus ou moins active , activée et activable.
Elle peut se manifester sous forme de
souvenir et de manière plus ou moins plaisante. Elle est liée au
sensible. Elle est expérience. Des distorsions de cette mémoire
nous jettent dans la confusion.
La mémoire déforme les perceptions jusqu'à leur déni potentiel ;
La mémoire permet l'apprentissage :
l'apprentissage s'acquiert par l'imitation et la répétition. C'est
une programmation de la mémoire. Il est une forme structurée de la
mémoire permettant une vision transformée du réel. La programmation permet aussi l'action.
Il existe des apprentissages
volontaires et en bien plus grand nombre, des apprentissages
involontaires ; ces derniers tenant de la programmation se
manifestent par des croyances, de torsions de la réalité ou des comportements justement
"involontaires" : on s'est tous senti un jour comme un
automate perdant temporairement le contrôle de soi-même.
Pistes à suivre :
- Le cerveau analytique, à la fois sens et conscience du temps.
- l'idée directe et positive est donc
qu'on peut se déprogrammer ou se reprogrammer (sûrement au prix de
beaucoup d'efforts).
- il faut éviter certaines personnes
néfastes qui souvent, de manière inconsciente, créent (ou induisent) dans votre
esprit des "micro-programmes" qui finissent par vous pourrir la vie et
celle de votre entourage. Encore faut-il en avoir conscience et
pouvoir l'accepter.