samedi, mars 23, 2013

Néologisme ou Méditation du lac V2


Duvet du nid évadé,
Petite plume se frotte aux airs,
Audacieux flocon solitaire
Ballotté dans une inédite vacuité.

Rien ne vaudra jamais tant,
L'aiglon que tu es en cet instant.

Un vent frais t'aiguillonne,
L'eau du lac résonne.
Tu y plonges d'un trait
Pour en lui t'incarner .

Océan nouveau tu t'explores ;
Mer étrange tu te sillonnes.
Aux havres cachés tu te remémores
Cet amour que nul ne soupçonne,
Trésor oublié dont désormais tu te façonnes.

Bonheur sans prise,
Onirique surprise !
L'ondinité  mène à la divinité.
Enfin rassasié et l'esprit habité
D'une nouvelle puissance,
Tu irradies de munificence.

C'est ici que tout a commencé.

vendredi, mars 22, 2013

Limbe

Feuilles effleurées par le vent chuchotent à la psyché, chatoient sérénité .

mardi, mars 19, 2013

Quel cirque !



Et toi les nuits sans lune,
Dans ce petit bois noyé de brumes
Vers où cours-tu ,
Jolie princesse,
De noble vertu ?

Va ! Une dernière fois encore,
Au marais des artifices,
Où tu paieras à prix d'or
Les illusions qui te remplissent.

Et pourtant,
Pourquoi te forces-tu à ignorer,
Qu'aucun masque n'est assez grand
Pour épouser le visage de la réalité ?

Ta fuite finit par te rattraper.
Ton souffle t'abandonne,
Et dans ta chute résonne
Une nouvelle vérité.

Tes angoisses n'étaient qu'un pis aller.
Impuissantes à déjouer
La terreur que tu sentais approcher.

Enfin croyais-tu...
Désormais tu l'as compris
Tout ceci n'était rien :

Ce monstre pour des yeux d'enfant,
N'était qu'un Polichinelle haletant,
Attendant son dernier tour de piste
Pour accomplir son ultime numéro d'artiste
Et partir rayonnant dans un fou rire éclatant.

Jolie Princesse sous la lune,
Même les yeux fermés
Verra toujours la nuit étoilée.

lundi, mars 18, 2013

Resto

Au restaurant du bonheur,
La cuisine se fait en son for intérieur.

dimanche, mars 17, 2013

Précieux


Quand le désir s'égraine temps, 
Chute étincelle dans notre ventre sablier,
Lueur palissant sombre en scorie, 
Pique encore ardent l'imaginaire soufflet
D'univers facettes ; 
Lumière intime dévoile ses secrets,
S'altère lanterne magique et 
Dévoie la réalité.

Gardons-nous de nous !

vendredi, mars 15, 2013

Langue auto-psy.


John après maintes hésitations, se décida à débuter des séances de psychanalyse.
Lors de son premier entretien, il expliqua pourquoi il avait mis tant de temps à se décider.
- Vous savez, je crois que j'ai un don. C'est à cause de celui-ci que j'ai toujours pensé qu'il ne me servirait à rien de venir vous consulter ; vous ou un de vos confrères. Mais constatant que ma situation ne s'arrangeait guère, que je me sentais toujours profondément seul, et que cela continuait de me faire souffrir, j'ai fini par me dire que venir était une solution parmi d'autres qui devenait plus qu'envisageable.
- Et de quel don parlez-vous ?
- Ah, je savais que vous alliez me poser cette question. En fait telle est la nature de ce don ; je sais à l'avance ce que les gens vont me dire, et de ce fait, j'ai fini par ne plus parler à personne, ce qui a abouti à mon isolement. Et là vous ne me demanderez pas "Que vais-je vous demander ?" mais plutôt "En quoi pensez que votre système de croyance est fondé ?".
Le praticien feignit un sourire …
- Incroyable ! Je pense que nos séances vont être passionnantes. Continuez, je vous  prie !
John remarqua le sourire, il prit un court instant conscience que ses fameuses croyances n'étaient qu'un artifice et perdit son aise. Il eut un léger frisson, il sentit une goutte de sueur froide sous son aisselle, droite. Pour se ressaisir, il chassa cette idée puis se précipita dans le récit de sa vie, argumentant, rétorquant et questionnant ses propres propos ; soliloque pathétique d'une vie comme une autre.

Le psychanalyste l'écoutant notait cependant à sa grande surprise, une certaine claire-voyance et un bel exemple d'auto-analyse. Beaucoup des questions de John auraient aussi effectivement pu être les siennes, mais là n'était pas le but du projet qu'il entrevoyait.
Ce qui en ressortait montrait un individu avec des facultés de constructions mentales certes avancées, mais semblant ne jamais aboutir ; il voyait dans cette absence d'efficacité une non implication d'énergies personnelles  qui lui auraient permis un premier pas vers la guérison. Il allait falloir pour vaincre ses résistances faire s'effondrer une magnifique cathédrale ; un travail de minage sous-terrain s'annonçait ...
- Et si vous me parliez de vos dernières vacances ?

jeudi, mars 14, 2013

Fraction


Onde extatique,
Fulgurant jet d'iris électrique
En un instant, anéantit mes défenses
Chavire ma raison, aspire ma présence.

Oeil sombre illumine
L'antique pénombre
Où dorment en nombre
Des titans nobles et sublimes ;
Ressuscite Prométhée
Qui d'un geste à peine esquissé
Incendie ma mémoire
Et redessine mon histoire.

Puissante pulsation du regard
D'un trait fissure la réalité,
Déploie les portes dimensionnelles
Ouvertes aux vents des passions immortelles.

Bat mon cœur, ne soit pas sage !
Laisse toi donc envahir,
Et bois l'eau de son sourire,
Quand plane sur toi l'aura de son visage.

mercredi, mars 13, 2013

Sensées Essences.


Déroutante ivresse d'une caresse délicate,
Vibrations subtiles d'une main attentionnée,
Nos corps se fondent en un seul être,
Et nous partons loin pour un voyage d'initié.

Les yeux fermés nous nous voyons,
Dans le silence nous nous écoutons.
Vertiges sublimes nourris de passion,
Orée d'un ultime délice que nous effleurons.

O ma chair ! Jamais je n'avais imaginé
à quel point tu étais volupté !
O ma chère ! Jamais je n'avais imaginé
à quel point tu étais sensualité !

Infinis moments, nobles communions !
A l'unisson, corps et âmes font célébration,
Glorifient nos divines émotions,
Et nous abandonnent à la délectation.

Pourquoi se fatiguer , quand tout est simplicité ?

mardi, mars 12, 2013

Jour de neige.


Non ! Il n'est ni foudre, ni vent, ni flèche ! Son effervescence imprègne les êtres vivants et fait d'ennemis des frères sous le firmament.
Imaginez le avec ses longues mains effiler des brumes cousues de verbes mensongers pour y laisser paisiblement la vérité se montrer.
Point d'Ego en sa présence, point d'objet ; juste des sentiments se reflétant dans sa pureté : à travers son regard n'existe que la beauté de cet élan vital qui nous porte les uns vers les autres et nous fait nous sentir, et nous toucher. Il est dans le fondement de notre chair et se trouve partout dans l'Univers.
Quand nous partons à sa rencontre, il nous permet de mieux nous connaître les uns et les autres, et, ne soyez pas surpris, de mieux nous connaître nous même. De même, il nous permet de mieux nous accepter pour mieux nous différencier, et, là non plus ne soyez pas surpris, de rester unis en nous même et avec autrui.
Et puis, quelque soit notre humanité, grâce à lui nous pouvons toujours nous élever, encore et encore sans jamais nous épuiser. Et si nous sommes perdus, il est immanquablement là ; il est la dernière lumière vers laquelle cheminer. Et si, vraiment, vous l'avez oublié, et bien sachez qu'il existe à chaque instant, et que pour le retrouver, il suffit de fermer les yeux et de prononcer son nom.

lundi, mars 11, 2013

Air

Tu te réveilles la nuit ; aurais tu oublié quelque chose ? Tu n'arrives pas à le savoir ;
Pourtant dans le tréfonds de ton âme luit une forme que tu n'arrives pas à bien distinguer.
Tu te sens hébétée .
L'idée que cette chose pourrait être sublime et que tu ne peux la toucher te traverse l'esprit : "Insupportable ! Qu'elle retourne au secret !"
La nuit, attendant le retour du sommeil, ton coeur te parle, et tu vois ta faute dans sa souffrance ...
Dans une prière ridicule tu t'entends dire : "O clef des songes, viens à moi, fais de moi celle dont un beau rêve tu nantiras !"
Mais rien n'y fait, pas de rêve, alors tu te lèves, tu vas fumer ; cela te distrait. La petite lumière finit enfin par se dissiper ; tu retournes te coucher : le mystère n'est pas si entier.

dimanche, mars 10, 2013

Oeil

Avec mon oubli, je façonnerai une grande maison,
Dans laquelle ne figurera jamais ton nom.

Elle aura des volets bleus et
Paisiblement ses habitants y dormiront.


Des enfants y joueront,
Sublimes saisons où
L'amour grandira à toute heure,
Parangon de paix, de joie et de bonheur...

Sur l'Océan vivant  d'une vie engagée,
Vers une belle fin iront voguer,
Amants et enfants,
Heureux  de ce détachement,
Heureuse Eternité gagnée.

samedi, mars 09, 2013

Labyrinthe printemps

Labyrinthe printemps, à la pierre dure du déni
Montent sur tes murs horizons des glyphes holographiques,
Nourritures d'espoir, chutes d'avenirs déjà écrits,
Ensorcèlent l'esclave, rassurent dans la mimique.

Labyrinthe printemps, pensée bouffonne,
Cet espoir, je  l'abandonne
A ces ombres hantées par leur propre humanité
Car enfin, le chemin commence par te dévorer.

mercredi, mars 06, 2013

Brisant ...

Denses, intenses amarrages,
Emportés par la gravité d'un mirage,
Brisent l'âme, engagent l'orgueil,
Puissante lame, idolâtre l'écueil !

Esquif, armé de croyances,
Equipage décapité par la haine,
Dérive noir d'ignorance,
Liquide son fret par sa peine.

Récif de la délivrance,
Récit d'une délivrance,
Haut-fond du nouveau rivage,
Au fond , d'un nouveau visage !

lundi, mars 04, 2013

Méditation du lac (V1)


Pêcheur de montagne,
Humain quiet des monts,
Ta ligne fuit dans le lac,
Ton âme songe aux profondeurs.

Ni crochet , ni appas à ton hameçon.
Guère besoin de proie, ni de rançon.
Ton périssoire oscille,
Olympien, imperceptible ;
Berceau d'un détachement irrépressible.

Ivresse limpide ,
Connaissance de l'univers,
Remplis l'âme vide,
De paix et de lumière.

dimanche, mars 03, 2013

Gardons le sourire quand même...


Archaïque caverne pourvoit à l'âme,
Une flamme cruelle pour tout agora.
Vision sourde, plaquée d'hallucinations grégaires,
Cinéma sans chemin, érudite méconnaissance,
Cœur d'une livre de pierre, délivre des manières,
Livre d'un cœur de pierre, enivre la matière,
Pensant pour toujours fuir comme lu hier,
Confus sans le vide, ire sans lumière.

Accoudé à ce comptoir,
Je la regardais danser, 
J'aimais beaucoup ce regard, 
Mais je ne pouvais lui parler.

Pétrifiante croyance,
Empoigne mes cornées,
Exhibe ma funeste destinée
Si jamais, je tue ma velléité.





samedi, mars 02, 2013

Dans cette chute vers le néant, l'espace et le temps seront pour toujours deux amants.


En mémoire de la Mémoire.

NB : Tout ce qui va suivre ressemble à un fatras d'évidences, mais dans le cadre d'une exploration lente, il convient de prendre son temps.

La mémoire permet la perception du temps.
Elle est son empreinte plus ou moins indélébile.
Elle est la preuve du temps qui passe. Mémoire et temps sont liés.
Le temps est continu et omniprésent ; la mémoire est discrète, locale et non infinie.
On pourrait dire ceci : dans cette chute vers le néant, l'espace et le temps seront pour toujours deux amants.
Toute forme, toute cicatrice, toute structure, tout ce qui vibre, absolument tout, contient la marque du temps ; absolument tout ce qui est perceptible peut devenir mémoire.

Sans entrer dans une discussion métaphysique où l'espace déformerait le temps, on peut facilement avancer que le temps s'il ne déforme pas l'espace, en tout cas le permet.
On peut aussi penser que cette déformation de l'espace crée le temps ...
Dans tous les cas, la mémoire correspond la marque d'un état antérieur, accessible par les sens, la réflexion, et "confrontable" à son propre imaginaire.
Elle est transférable du monde réel au monde perçu.

On voit nettement trois niveaux de mémoire :
- la première dite "simple marque du temps", n'est pas enregistrée dans le cerveau mais reste enregistrable ; elle correspond à un état de la matière à un moment donné ; on n'aura jamais accès directement à celui-ci.
- la seconde est ce qui est enregistré via le complexe perceptif (le mot "sens" est trop restreint) dans le cerveau.
- la troisième est le flux d'informations sensibles et recomposées qui va de ce qui a été enregistré à la conscience.

On peut déjà entrevoir, que des "perturbations" sur les deuxième et troisième niveaux entraîneront des difficultés d'adaptation.
On peut aussi imaginer qu'un effet "éclatant" du premier niveau pourra aussi avoir un impact significatif.

De même la magnitude des étoiles ne donne pas directement sa distance, de même l'affect lié à un événement passé ne donne pas son âge.

Il est nécessaire de se souvenir pour avoir conscience du passé, mais il faut pouvoir ordonner ce passé, afin d'imaginer des déformations successives de l'espace qui correspondent à la réalité.
Cette qualité d'ordonnancement est essentielle, car elle amène à la compréhension.
Ainsi, bien plus qu'au travers des sens, la conscience d'un temps ordonnancé, le rend palpable, nous permet d'être au plus près du réel.
Mais attention ce temps palpable n'est qu'un outil du cerveau analytique qui aide à la connaissance de l'univers et à notre adaptabilité. Aussi, l'intensité d'un affect trop fort peut brouiller cette qualité.

Le temps nous permet de coller au réel car il en est une des composantes sensibles.
La mémoire est le passé.

Impact sur le cerveau :
Si le temps laisse une empreinte dans l'espace, cette empreinte se retrouve dans le cerveau sous forme de mémoire ;
La mémoire est une structure mentale, plus ou moins active , activée et activable.
Elle peut se manifester sous forme de souvenir et de manière plus ou moins plaisante. Elle est liée au sensible. Elle est expérience. Des distorsions de cette mémoire nous jettent dans la confusion.
La mémoire déforme les perceptions jusqu'à leur déni potentiel ;
La mémoire permet l'apprentissage :
l'apprentissage s'acquiert par l'imitation et la répétition. C'est une programmation de la mémoire. Il est une forme structurée de la mémoire permettant une vision transformée du réel. La programmation permet aussi l'action.
Il existe des apprentissages volontaires et en bien plus grand nombre, des apprentissages involontaires ; ces derniers tenant de la programmation se manifestent par des croyances, de torsions de la réalité ou des comportements justement "involontaires" : on s'est tous senti un jour comme un automate perdant temporairement le contrôle de soi-même.

Pistes à suivre :
- Le cerveau analytique, à la fois sens et conscience du temps.
- l'idée directe et positive est donc qu'on peut se déprogrammer ou se reprogrammer (sûrement au prix de beaucoup d'efforts).
- il faut éviter certaines personnes néfastes qui souvent, de manière inconsciente, créent (ou induisent) dans votre esprit des "micro-programmes" qui finissent par vous pourrir la vie et celle de votre entourage. Encore faut-il en avoir conscience et pouvoir l'accepter.

vendredi, mars 01, 2013

Notre ami le cerveau.


Je tente une nouvelle expérience en créant un journal ouvert ; Son but sera analytique, même si, et j'en suis conscient, de par ma nature, des pensées mystiques peuvent surgir ici et là, que je n'aurais pas repérées avant.

De mes dernières lectures, qu'ai-je retenu ?

Nous fonctionnons sur deux modes ; un purement analytique et un autre purement réflexif. Mais ces deux modes ne sont pas déconnectés : le réflexif a une action sur l'analytique au travers des perceptions qu'il pondère ; l'analytique a une action sur le réflexif, mais a priori, beaucoup moins évidente, en tout cas dans notre culture.

Il semble de plus en plus probable que notre cerveau émule en permanence une réalité intérieure qu'il corrobore avec des perceptions recomposées par des mécanismes sensoriels (organes des sens + mécanismes de traduction ) en lien avec la mémoire. Ma théorie est simple : plus l'écart entre la réalité imaginée et la réalité perçue est grand, plus il y a stress. De ceci, vous pouvez faire découler toute une panoplie de comportements plus ou moins compréhensibles. Par contre l'inverse n'est pas toujours vrai, car la réalité peut être en elle même une source de stress.

Nous avons donc un cerveau intégré à un corps, devant répondre a des besoins, qui pour ce faire, crée une réalité intérieure ; évolue dans un monde sur lequel il projette cette réalité, et dont par ses sens, il obtiendra une réponse plus ou moins déformée, qu'il devra analyser avec un résultat plus ou moins satisfaisant. On pourrait penser au système du radar mais cette vision reste très partielle par rapport à un système beaucoup plus subtil.

Je vous laisse donc imaginer le cas d'émotions intenses, "allumant" des pans entiers de ce pauvre cerveau et le noyant dans une confusion dont il  peut finir prisonnier. Nous en avons tous fait l'expérience.

Voilà, C'est tout pour aujourd'hui. Mais la réflexion continue.


Et pour finir une citation de Cioran dans "Ebauche de vertiges" : "Je ne voudrais pas vivre dans un monde vidé de tout sentiment religieux. Je ne songe pas à la foi mais à cette vibration intérieure, qui, indépendante de quelque croyance que ce soit, vous projette en Dieu, et quelque fois au dessus."