dimanche, mai 13, 2007

Liberté d'expression et recherche d'emploi.

Peut-on réellement exposer ses idées librement sur Internet lorsqu'on cherche du travail sachant qu'un commis-travailleur R.H. immanquablement ira voir sur le réseau ce qu'il trouve comme informations reliées à votre identité ;
La conséquence étant que désormais le délit de sale gueule, de sale nom, la mauvaise photo sur le C.V., la mauvaise adresse sont largement dépassés. Maintenant nous avons le délit de "sale expression".
En entreprise, la prise de risque doit être minimisée au maximum ! Tout est investissement lorsque vous achetez des machines ou lorsque vous embauchez. Quelqu'un dont les idées s'éloigne trop de celles de la hiérarchie perdra le chemin du travail car il représente un risque potentiel.
Hors, tel un voeux pieux, plus les marges d'erreurs sont réduites, plus les bénéfices affluent. Le R.H. lui est immanquablement un des multiples paramètres de ce voeux ; mais surement un dont l'irrationalité nous plonge dans un univers des plus mystiques ; il est une sorte de Madame Irma de l'encadrement, avec ses tableaux issu des dernières recherches croisées en ouvriologie et cadréologie, ses thèmes-tests psychologiques cul-saièmizés (transformé en Q.C.M.), sa pifo-graphologie, son intuition orientée budget, sa peur calculée de son patron, le manque de services synergènes et sa cyber-gène.
Mais avec Internet, vous vous exprimez, vous vous affichez et vous devenez public (juste 2 milliards de lecteurs au maximum). Hors le domaine de l'expression publique appartient traditionellement à deux entités : les états et les entreprises. Cela fait plusieurs millénaires que l'homme sans pouvoir a pris l'habitude de taire ses idées ; s'exprimer, c'est donc marcher sur les plates-bandes de l'état et ... des entreprises (ou entrepreneurs) et tout ceci dans une sorte de gratuité et facilité insupportable pour ces dernières. Et comble du comble : lorsqu'il parle librement, l'homme sans pouvoir, ne peux être tendre avec son maître !
Exposer ses idées sur Internet, c'est donc, si l'on n'adopte pas le discours lissé, convenu, à la mode du marché du recrutement, ou pour faire plus cours, si l'on ne s'autopackage pas, un risque de ne tout simplement plus pouvoir pousser la porte d'un recruteur ... L'hypocrisie sera donc de nouveau de mise et la liberté au placard.

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