jeudi, mai 10, 2007

Glissements - nouvel essai

Je regarde son visage ; je suis les expressions de son visage. J'observe sa silhouette ; je suis sa gestuelle. J'entends le téléviseur cracher sa voix , je le vois s'écraser sur la paroi de mon écran synthétique. En quoi ne serait-il pas lui aussi synthétique ? Comment savoir ? Flux électriques, codages et décodages, multiplexages et démultiplexages, stockages sur du plastique ou du métal, voyage dans les airs, par delà les montagnes et les océans, jusqu'au firmament. Paroles multipliées bibliquement. L'univers se concentre dans ses mots. La force de notre époque, il n'a pas besoin de la comprendre, ni de la chercher, on lui amène sur un plateau, servie par les puissants. Il parle à cents millions, pourtant il me parle à moi ... Supercherie ! Telle la bille d'une fronde son discours artificiel, le temps du souffle du vivant parcours le monde, franchis les espaces , entre dans le cerveau par les yeux et les oreilles, recherche une once d'émotion, une faiblesse, la transforme en sympathie, ensuite l'agite fortement, brouille le regard, rend sourd, asphyxie les pensées, détourne la vigilance, atteind la conscience, puise dans les peurs , donne de la haine à macher ; heureusement, maintenant il est là, il fait l'aimer, il induit en erreur mais l'erreur c'est le passé, enfin il bascule dans son camp ... Combien ont perdu cette bataille où l'enjeu est la raison ? Combien y ont perdu leur identité ?

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